À venir

Publié le par Chain

Bonjour.

Je ne sais pas vous mais moi, quand je regarde le chemin qu'il me reste à parcourir, je suis terrorisée. Il y a tant à faire, tant de possibilité, bonnes comme mauvaises. Et il y a l'argent nécessaires à la plupart d'entre elle.

Lorsqu'on est enfant, qu'on réalise ou non la chance que l'on a de l'être, on ne voit pas le monde de cette façon. On ne s’inquiète pas du métier que l'on fera plus tard, sans doute parce qu'on a aucune idée de tout ce qu'il faudra faire pour réussir, ni même de savoir si ce métier nous conviendra et nous nourrira.

On veut être pompier, médecin, caissière, gardien de zoo ou bagareuse. Ou n'importe qu'elle autre métier qui nous parait cool sur le moment. Certains suivront la voix qui les avait émerveillé enfant, d'autres s'en détourneront. Peut être par déception, peut être parce que c'est trop dur, ou simplement parce que cela ne les intéresse plus.

De ceux-là, il ressort deux catégories : ceux qui auront trouver un nouvel objectif, un boulot, une maison, des études qui leur conviennent, j'en passe et grand bien leur fasse. Et les autres. Ceux qui ne savent pas plus aujourd'hui ce qu'ils voudraient faire que lorsqu'il se trainait à quatre patte sans se poser de question. Pour ceux-là, c'est la nécessité qui finira par parler. Il se trouveront un boulot pour manger, un lit pour dormir, etc. Et peut être qu'ils finiront par apprécier cela. Peut être qu'ils n'en auront rien à faire et attendront simplement la fin de cette vie. Peut être, avec de la chance, trouveront-ils enfin leur voie et leur bonheur.

Je ne saurais dire dans laquelle de ces généralistes brouillonnes je me situe. J'ai des rêves, beaucoup trop, des envies, pas moins, et autant de motivations que je n'en ai pas. Je veux écrire, je veux vivre de mon écriture tout en étant convaincu que c'est impossible. Tellement convaincu que je n'écrit que quelques lignes tout les 36 du mois. Je fais des études dont je me carre pour apprendre une langue bien trop difficile en me battant contre une santé précaire à laquelle personne ne veut m'apporter de réponse et j'alterne entre le rire et les larmes en moins de temps qu'il ne me faut pour écrire cette phrase.

Je ne veux pas d'un boulot répétitif et bidon, d'horaire de bureau et de pression inutile d'un supérieur chiant. Je veux écrire. Mais je ne veux pas écrire pour écrire, je veux être lue. Je veux faire rêver les gens et les voir s'en sortir grâce à mes livres, comme j'ai tenu le coup plus jeune en tournant les pages de plus de romans que je n'ai eu d'amis jusqu'à aujourd'hui. La partie la plus mégalomane de mon être veut aussi gagner des millions, être porté en triomphe et sauver le monde par des propos bien placé.

Mais la partie réaliste ne voit tout simplement aucun moyen de réussir. Dans quelques fins que ce soit même les plus modestes.

Parce que je suis une femme et qu'il aurait mieux fallut que je soit barbu. Parce que je suis française et que j'écris de la fantasy et du fantastique. Parce que la culture française considère cela comme de l'ouvrage jeunesse et que les éditeurs préfèrent publier des anglophone ayant fait leur preuve. Parce que les anglophones se contre-carre de traduire les auteurs français puisqu'ils ont déjà des milliers d'auteurs fantasy et fantastique à publier dans leur langue.

Alors je ne vois pas de solution, de chemin à suivre et je bloque. Je suis terrifié et je regarde les minutes s'écouler, le temps que j'ai perdu jusqu'ici et tout ce que je dois à tout le monde en sachant que je ne pourrais jamais leur rendre.

Je refuse d'abandonner pour autant. Mais j'ai peur, peur de l'avenir, peur d'être malheureuse, peur de décevoir... Et peur d'abandonner.

Peut être que je finirais dans un bureau à répéter chaque jour les mêmes besognes abrutissantes, peut être que je réussirait malgré tout, que j'écrirais mes livres et m’achèterais mon manoir, peut être...

Peut être que je tomberai dans les escaliers demain et que ces questionnements deviendront d'une futilité sans pareil.

Je sais pas. J'ai peur du futur. Mais c'est idiot. Le temps ne s'arrêtera pas. Et quoi qu'il advienne il faut continuer d'avancer.

Publié dans News

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